Le Grand Bleu
“T’écrire cette lettre, c’est retrouver ta trace, autrement dit, une entreprise dangereuse. Je le sais. C’est me risquer à découvrir ton archéologie et des vestiges qu’il n’est peut-être pas raisonnable de remonter à la surface. On dit que la mer recèle encore de nombreux trésors au fond de ses abysses. J’espère que la plupart d’entre eux y reposeront pour toujours. Je ne sais pas où me mène cette route vers toi ni à quelles menaces elle m’expose. Mais même si je n’y vois que des ruines, elles resteront mon seul patrimoine.”
A.M. Ward
Le Grand Bleu est une lettre adressée à mon père. À l’origine : un rêve et l’irrépressible nécessité d’écrire.
Le Grand Bleu est le projet d’un recueil en cours de réalisation, rassemblant cette lettre et des photographies d’archives, dans lequel il est question de foi et de scepticisme, de patriarcat et de féminisme, de lutte et de servitude, de parole et de silence, de violence et de résilience.
Le Grand Bleu est le récit d’une émancipation, du souvenir et de l’oubli, un livre qui se lit de gauche à droite et de droite à gauche, dans mes langues maternelle - le français - et paternelle - l’égyptien. La lettre et sa traduction en arabe se rejoignent au centre de l’ouvrage au fil des pages progressivement teintées de bleu, pour finir noyées dans un bleu profond dans lequel apparaissent par intermittence les mirages de mon enfance.
Le Grand Bleu est un aveu et un désaveu. L’objet du doute et de ma conviction profonde. Ma mémoire érodée, amarrée à la foi dans le courant du monde.
Publication à venir
Format : 150 x 215 cm
Texte et photographies : Anoar Maria Ward
Traduction en arabe : Anonyme
Édition limitée et tirages numérotés
Chaque édition est accompagnée d’un cyanotype unique